Interview de Fanny et Matthieu, deux des jeunes créateurs du Marathon Photo Lens 2024

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Pouvez-vous vous présenter ?

Matthieu : J’ai obtenu mon Bac électricité en 2021, j’ai cherché du travail après. Mais, comme je n’avais pas d’expériences, je n’ai pas trouvé et ils me demandaient de partir en formation. Mes loisirs, de base, je fais du sport et le soir, je regarde des animations japonaises. J’ai rejoint le CEJ pour avoir de l’aide dans ma recherche de travail.

Fanny : J’ai eu mon Bac général en 2022. Pour des raisons personnelles, je n’ai pas entamé d’études à la fin du lycée. En janvier 2023, j’ai intégré la mission locale pour le CEJ. Ils m’ont aidé à peaufiner mon projet professionnel qui me demandait de reprendre des études. Mon loisir premier, c’est de m’occuper de mes 4 chats. J’aime la lecture, beaucoup les mangas.

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer au projet Storytooling ?

Matthieu : J’ai demandé à ma conseillère de me mettre sur le projet. Je ne suis pas féru d’histoire, mais ça m’intéresse quand même d’avoir des explications sur l’histoire qu’on a nous et un peu la photographie.

Fanny : J’ai toujours été attiré par l’histoire et le patrimoine. Ma conseillère m’a conseillé de venir à la réunion de présentation en septembre. Elle m’a mise sur l’atelier de Storytooling et un atelier au Louvre-Lens, les deux m’ont plu mais j’ai plus adhéré à Storytooling donc je suis restée que sur ce projet.

Comment avez-vous trouvé le projet ?

Fanny : Du début à la fin, ça été intéressant. Dans les séances, on a beaucoup participé, c’est ça qui a été un plus par rapport aux autres projets de la mission locale où on est plus dans un format d’écoute que de participation selon moi. La possibilité de visiter des lieux était intéressante, j’ai eu l’impression de faire des petites sorties scolaires.

Matthieu : Je rejoins l’avis de Fanny. La plupart des lieux visités, c’était la première fois que j’y allais, car où j’habite, c’est beaucoup plus difficile pour moi d’y accéder. Lewarde, 9-9bis je ne connaissais pas.
Fanny et Matthieu : La méthodologie par étape en design nous permet de nous ancrer dans le projet. Avancer petit à petit, nous permet de faire notre réflexion, faire notre propre regard sur le projet et sur nous-mêmes.

Comment vous êtes-vous emparé de la question du patrimoine lors du projet ? Quel rôle a joué la pratique artistique ?

Fanny : J’ai découvert la photographie, les techniques, par Jean-Michel … Je ne suis pas très photo … Grace aux techniques apprises, je fais de meilleures photos je trouve maintenant. La photo permet d’avoir un nouveau regard sur ce qu’il se passe autour, parce qu’on fait plus attention à note environnement. C’est un bon moyen de découvrir le patrimoine.

Matthieu : On voit plus les détails.

Fanny : on découvre plus de choses. Par exemple, lors du Marathon, sur la gare, en face, avec Chérine, on s’est rendu compte qu’il y avait des armoiries sur la maison alors qu’on passe tous les jours devant lors des séances.

Rapport au patrimoine
Fanny : Mon rapport au patrimoine, c’était beaucoup par rapport aux connaissances de bases de l’école, je ne pensais pas me renseigner plus que ça. J’allais un peu aux musées, mais plus pendant les vacances l’été avec mes parents. J’avais conscience que le patrimoine (les patrimoines) était varié à cause de mes cours de SES.

Matthieu : En presque un an, on a découvert plus sur le patrimoine de Lens que ce qu’on a pu apprendre à l’école. Je m’intéressais plus à faire des balades nature. Moi, j’avais conscience de la variété du patrimoine à cause de mes cours de gestion.

Fanny : On n’a pas été tant sensibiliser au patrimoine minier à l’école. Mais, on y est rattaché forcément par notre environnement qui nous y rappelle. Je sais que la mine a un impact mondial, le charbon est encore utilisé en Allemagne, le Nord Pas-de-Calais était l’un des grands producteurs de France.

Matthieu : Mes parents ont vécu dans une maison de mine pendant plus de 20 ans. Ma grand-mère habite dans une maison de mine, ma mère y a grandi. J’avais conscience du patrimoine mondial mais pas qu’il y avait autant de sites miniers qui étaient regroupés.

Pensez-vous que ce projet vous a permis de vous épanouir personnellement et professionnellement? Si oui, comment ? Comment allez-vous valoriser votre expérience dans votre avenir professionnel ou vos études ?

Fanny : On nous fait comprendre qu’on n’est pas la génération la plus éclairée alors que ce n’est pas forcément vraie. Pendant le projet, ça n’a pas été le cas. Je valorise le projet parce que ça m’a inculqué des principes de travail : organisation et travail d’équipe. La bonne entente est cruciale pour faire ressortir le meilleur de chacun. Personnellement, ça m’a donné goût au travail et ça m’a permis de m’échapper de mon quotidien. Dans ma candidature pour entamer une formation de bibliothécaire, j’ai pensé vers la fin de l’entretien à parler de ma participation à Storytooling. J’ai dit que ça m’aidait à mieux m’organiser, le travail d’équipe. Ça a ouvert mon esprit critique.
Fanny a été reçue et entame la formation à la rentrée 2024.

Matthieu : Je vais essayer de trouver une formation d’électriciens. Je vais clairement présenter Storytooling comme une expérience professionnelle de 9 mois, j’ai bossé dans un projet super bien avec des personnes qui … même si on est des jeunes un peu “béta” … vous avez eu le regard de nous inculquer des principes du travail. Ça m’a permis de m’échapper de mon quotidien. A l’heure d’aujourd’hui, on est plus apte à travailler.
Matthieu a entamé une formation début août.

Que diriez-vous aux futurs jeunes pour les convaincre de rejoindre l’aventure du prochain marathon ?

Matthieu : Venez, signez ! Ça va vous sortir de votre quotidien. Une expérience incroyable, qui pourrait leur apporter un sens critique plus aigüe. Les personnes qui encadrent le projet vont prendre tes remarques à cœur et en faire quelque chose de constructif. Ce qui est beaucoup plus valorisant. On finit par s’intéresser au projet même si ce n’était pas le cas au départ.

Fanny : Foncez, testez, faites votre propre avis. Ça va vous apportez de l’estime de soi, parce que ce que tu dis à un impact et que ça abouti à un quelque chose de concret. Ils pourront créer de nouvelles amitiés, avoir des contacts pour plus tard, découvrir le métier de photographe. Ils pourront en tirer du positif s’ils s’y intéressent.

Qu’auriez-vous souhaité faire ou voir en plus ? Quelles améliorations conseilleriez-vous ?

Matthieu : Ce qui aurait été bien est de rencontrer d’autres métiers. Par exemple, le livret des participants, c’est Jean-Michel qui l’a fait. Ça aurait été bien de rencontrer un graphiste avec qui on aurait pu échanger sur son métier et le livret. Rencontrer aussi des designers.

Fanny : Ça aurait pu nous donner des idées, pour le livret et pour le groupe, ils auraient pu découvrir ce métier. Pour la photo, il y avait assez de pratique (une demi-journée ou une journée de pratique sur nos 2 jours mensuels). Pour la durée, des séances toutes les deux semaines maximums pour laisser le temps d’avoir d’autres activités et de réfléchir, sans être surchargé.

Crédits photo : © JEAN-MICHEL ANDRÉ